Philidor, musicien et champion d’échecs
Un musicien prodige
Il était une fois un petit garçon extraordinaire à tout point de vue. Il s’appelait François-André, c’était le 21e fils de la grande famille des Danican Philidor, la dynastie de musicien la plus célèbre de France. Nos Bach à nous si vous préférez ! Et c’est sans doute grâce au prestige de son nom que Louis XV en personne a accepté que le jeune François-André puisse faire ses humanités et apprendre la musique à la l’Ecole des Pages de la musique de Versailles à seulement six ans. Là-bas, l’enfant impressionne son professeur de musique, le grand André Campra, mais il est aussi un objet de curiosité pour d’autres collègues musiciens. En effet, à seulement 10 ans, le petit François-André distribue les mats ad libitum, il bat aux échecs chaque instrumentistes de la Chapelle de Versailles assez fou pour oser le défier !
Le meilleur joueur d’échecs de son temps
Le temps passe et les victoires échiquéennes et européennes s’accumulent rapidement, façon blitz. Du Cabaret du Caveau aux tables du Procope sans oublier celles de la Régence, le premier lieu de réunion des joueurs d’échecs parisiens, on se presse pour voir l’un des tours les plus spectaculaire de Philidor à savoir la manière qu’il a de gagner à l’aveugle des parties face à des joueurs retords. En effet une des spécialités de Philidor « le subtil » comme le surnommait Denis Diderot était de jouer en tournant le dos à l’échiquier, en visualisant dans sa tête les coups des joueurs, en se souvenant de tous les déplacements successifs des pièces ! Bref comme le résume le chansonnier et dramaturge Charles Collé, un client régulier du café La Régence : « Je l’ai vu jouer ce Philidor, c’est très réellement une bête !
Créateur de l’Opéra-comique
Aujourd’hui, Philidor est notamment connu pour son Analyse des Échecs, une des premières méthodes publiées en français en 1749 et les joueurs continuent d’étudier la défense Philidor, ses positions, ses finales et ses ouvertures ! Des ouvertures stratégiques qui en évoquent d’autres, musicales, opératiques celles-ci puisque Philidor une star que l’on comparait à son époque à Rameau et Haendel est aussi considéré de nos jours comme étant l’un des fondateurs de l’opéra-comique ! N’est-ce pas ? Un genre musical à la lisière de l’opéra et du théâtre puisqu’il se caractérise par la présence, sur scène, de véritables passages parlés, comme dans Fantasio d’Offenbach ou Carmen de Georges Bizet !
Ce genre musical à la lisière de l’opéra et du théâtre se caractérise par la présence, sur scène, de véritables passages parlés, comme dans Fantasio d’Offenbach ou Carmen de Georges Bizet. A côté d’œuvres sacrées, de quatuors et de symphonies, Philidor en a composé plus d’une vingtaine ce qui fait de lui le roi imprenable de ce genre musical !
(Philidor a son effigie sur le mur de l’Opéra Garnier à Paris – photo mise en avant-)
rticle paru sur le site Echecs & Stratégie